(Le Catéchisme de Heidelberg. Avec privilège du Souverain. Imprimé à Berne, dans l’Imprimerie de Leurs Excellences, chez Wagner et Muller, 1733)
SECTION 1
1. D. Qu’elle est votre unique consolation, tant dans la vie, que dans la mort?
R. C’est que tant de corps que d’âme, soit dans la vie, soit dans la mort, j’appartiens, non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur qui a satisfait parfaitement pour tous mes péchés par son sang précieux, qui m’a délivré de toute la puissance du Diable: Et qui me garde tellement, qu’il ne peut pas tomber seulement un cheveu de ma tête, sans la volonté de mon Père céleste, et que même toutes choses doivent servir à mon Salut: A cause de quoi aussi il m’assure de la vie éternelle par son Saint Esprit, et me forme à vivre désormais à lui de coeur et d’affection.
2. D. Combien de choses devez-vous savoir, afin de vivre et de mourir heureusement avec cette consolation?
R. Trois: Premièrement, combien sont grands mes péchés et ma misère; Et en second lieu, par quel moyen j’en puis être délivré: Et enfin quelle reconnaissance je dois à Dieu pour cette délivrance.
SECTION 2
3. D. Par quel moyen connaissez-vous votre misère?
R. Par la Loi de Dieu.
4. Qu’est-ce donc que la Loi de Dieu demande de nous?
R. Jésus-Christ nous l’apprend dans le Sommaire qu’il nous en donne au 22ème de St. Matthieu v. 38.40, disant: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toutes tes forces, c’est là le premier et le plus grand commandement: Et le second, qui lui est semblable, est: Tu aimeras ton prochain comme toi-même: De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes.
5. D. Pouvez-vous observer parfaitement toutes ces choses?
R. Non: car je suis naturellement enclin à haïr Dieu et mon prochain.
Première partie: DE LA MISERE DE L’HOMME
SECTION 3
6. D. Dieu a-t-il donc créé l’homme si méchant et si pervers?
R. Point du tout, au contraire, il l’a créé bon et à son image, c’est-à-dire, véritablement juste et saint; afin qu’il eût une droite connaissance de Dieu, son Créateur, qu’il l’aimât de tout son coeur, et qu’il vécut avec lui dans un bonheur éternel, et cela pour le louer et le glorifier.
7. D. D’où vient donc cette corruption naturelle de l’homme?
R. Elle vient de la chute et de la désobéissance de nos premiers parents Adam et Ève, arrivée dans le Paradis terrestre: Par où notre nature a été tellement infectée, que nous sommes tous conçus et naissons tous dans le péché.
8. D. Mais sommes-nous tellement corrompus, que nous soyons absolument incapables de faire aucun bien, et enclin à tout mal?
R. Oui, à moins que nous ne soyons régénérés par l’Esprit de Dieu.
SECTION 4
9. D. Dieu ne fait-il donc point de tort à l’homme, de lui demander dans sa Loi des choses qu’il ne peut pas faire?
R. Non: Car Dieu avait créé l’homme en tel état, qu’il pouvait le faire; mais ça a été l’homme, qui, par l’instigation du Diable, et par sa désobéissance volontaire, s’est privé avec toute sa postérité de ces dons, qu’il avait reçu de Dieu.
10. D. Dieu veut-il laisser impunie cette désobéissance et cette révolte?
R. Nullement; au contraire, il a de l’indignation et de l’horreur pour nos péchés, tant ceux dans lesquels nous sommes nés, que ceux que nous commettons chaque jour. Et par un effet de son juste jugement, il veut les punir de peines temporelles et éternelles, comme il l’a déclaré lui-même, disant: Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses, qui sont écrites au livre de la Loi pour les faire.
11. D. Mais Dieu n’est-il pas miséricordieux?
R. Oui sans doute, Dieu est miséricordieux; mais il est aussi juste; c’est pourquoi sa justice demande, que le péché, qui a été commis contre sa Majesté infinie, soit aussi puni d’une peine infinie, c’est-à-dire, de supplices éternels, que l’homme doit souffrir en son corps et en son âme.
Deuxième partie: DE LA DELIVRANCE DE L’HOMME
SECTION 5
12. D. Donc puisque, selon le juste Jugement de Dieu, nous avons mérité des peines temporelles et éternelles, y a-t-il quelque moyen, par lequel nous puissions les éviter, et rentrer en grâce avec Dieu?
R. Dieu veut, qu’on satisfasse à sa justice: Ainsi il faut nécessairement lui donner une pleine satisfaction, soit par nous-même, soit par un autre.
13. D. Mais pouvons-nous satisfaire par nous-même?
R. Point du tout; au contraire nous nous rendons tous les jours plus coupables.
14. D. Peut-il se trouver quelque part une simple Créature, qui soit capable de satisfaire pour nous?
R. Aucune: Car premièrement Dieu ne veut punir aucune autre Créature pour le péché, dont l’homme est coupable: Et d’ailleurs une simple Créature ne peut pas soutenir le poids de la colère de Dieu contre le péché, ni en délivrer les autres.
15. Quel est donc le Médiateur et le Libérateur qu’il faut chercher?
R. Il nous en faut un, qui soit véritablement homme; parfaitement juste, et qui néanmoins soit plus puissant que toutes les Créatures, c’est-à-dire, qui soit aussi véritablement Dieu.
SECTION 6
16. D. Pourquoi faut-il, qu’il soit véritablement homme et parfaitement juste?
R. Parce que la justice de Dieu demande, que la même nature humaine, qui a péché, satisfasse aussi pour le péché. Et parce qu’un homme, qui serait lui-même pécheur, ne pourrait pas satisfaire pour les autres.
17. D. Et pourquoi faut-il qu’il soit aussi vrai Dieu?
R. Afin que par le force de sa Divinité il puisse soutenir le poids de la colère de Dieu en sa nature humaine, et par là nous acquérir et nous rendre la justice et la vie, que nous avions perdues.
18. D. Qui est donc ce Médiateur qui est tout ensemble vrai Dieu, vrai homme et parfaitement juste?
R. C’est notre Seigneur Jésus-Christ; qui nous a été donné pour notre parfaite Rédemption, et pour être notre justice.
19. D. D’où savez-vous cela?
R. Du St. Évangile, que Dieu lui-même a premièrement révélé dans le Paradis terrestre; et l’a ensuite fait annoncer par les Patriarches et par les Prophètes; puis il l’a représenté par les Sacrifices et par les autres Cérémonies de la Loi; et enfin il l’a accompli par son fils unique.
SECTION 7
20. D. Tous ceux donc, qui étaient péris en Adam, sont-ils sauvés par Jésus-Christ?
R. Non; mais ceux-là seulement, qui par une véritable foi sont étroitement unis à Jésus-Christ, et embrassent tous ses bienfaits.
21. D. Qu’est-ce qu’une véritable foi?
R. La véritable foi est non seulement une connaissance certaine, et une pleine persuasion de la vérité de tout ce que Dieu nous a révélé dans sa parole; mais aussi une ferme confiance que le St. Esprit produit dans mon coeur par l’Évangile; que Dieu accorde non seulement aux autres mais aussi à moi, le pardon des péchés, la justice et la vie éternelle, et cela de pure grâce, par un effet de sa miséricorde; et seulement en considération du mérite de Jésus-Christ.
22. D. Qu’est-ce donc, qu’un vrai Chrétien doit nécessairement croire?
R. Tout ce qui nous est promis dans l’Évangile; dont nous avons un abrégé dans le Symbole des Apôtres, qui contient en peu de mots les Articles de la Foi universelle et constante de tous les Chrétiens.
23. D. Quel est-ce Symbole?
R. I. Je crois 1. en Dieu le Père Tout-Puissant, Créateur du Ciel et de la Terre.
II. Je crois 2. en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur. 3. Qui a été conçu du St. Esprit, est né de la Vierge Marie. 4. A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, mort, et enseveli, est descendu aux Enfers. 5. Est ressuscité des morts le troisième jour. 6. Est monté au Ciel, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant: 7. D’où il viendra pour juger les vivants et les morts.
III. Je crois 8. au St. Esprit. 9. Je crois la Sainte Église universelle, la Communion des Saints. 10. Le pardon des péchés. 11. La résurrection de la chair. 12. Et la vie éternelle. Amen.
SECTION 8
24. D. En combien de parties divise-t-on ce Symbole?
R. En trois parties. La première traite de Dieu le Père et de notre Création: La seconde de Dieu le Fils, et de notre Rédemption: La troisième de Dieu le St. Esprit, et de notre Sanctification.
25. D. Puisqu’il n’y a qu’une seule Essence Divine, pourquoi nommez-vous trois Personnes, le Père, le Fils, et le St. Esprit?
R. Parce que de la manière que Dieu s’est révélé dans sa parole, ces trois personnes distinctes sont le seul Dieu véritable et Éternel.
DE DIEU LE PERE
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26. D. Que croyez-vous, quand vous dites: Je crois en Dieu le Père tout-puissant, Créateur du Ciel et de la Terre?
R. Je crois que le Père éternel de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a créé de rien le Ciel et la Terre, avec tout ce qui y est, et qui les soutient et les gouverne encore, par son conseil éternel, et par sa providence; est aussi mon Dieu et mon Père pour l’amour de Jésus-Christ: Et je me repose sur lui avec tant de confiance, que je ne doute pas, qu’il ne me pourvoie de tout ce qui m’est nécessaire pour le corps et pour l’âme, et que même il ne fasse réussir à mon Salut les maux qui m’arrivent par sa permission, dans cette vallée de misères; Car il peut le faire comme un Dieu tout-puissant, et il le veut aussi comme un Père plein de Bonté.
SECTION 10
27. D. Qu’est-ce que la Providence de Dieu?
R. C’est la Vertu de Dieu toute-puissance, et présente en tout lieu, par laquelle il soutient encore et conduit, comme par la main, le Ciel et la Terre, et généralement toutes les Créatures; de sorte que les herbes et les plantes, la pluie, et la sécheresse, la fertilité et la stérilité, la santé et les maladies, les richesses et la pauvreté; en un mot, tout ce qui arrive dans le monde, ne se fait point au hasard, mais nous est dispensé par sa main paternelle.
28. D. A quoi nous sert cette connaissance de la Création et de la Providence de Dieu?
R. Elle nous apprend à être patients dans l’adversité, et reconnaissants dans la prospérité, et à mettre pour l’avenir notre confiance en la bonté de Dieu notre Père, persuadés, qu’aucune Créature ne nous séparera de son amour, puisqu’il les tient toutes tellement en sa main, qu’elles ne peuvent pas même se mouvoir, ni se remuer sans sa volonté.
DE DIEU LE FILS
SECTION 11
29. D. Pourquoi le Fils de Dieu est-il appelé Jésus, c’est-à-dire, Sauveur?
R. Parce qu’il nous sauve de tous nos péchés; et qu’on ne doit chercher, et qu’on ne peut trouver de Salut, en aucun autre.
30. D. Ceux donc qui cherchent leur Salut et leur félicité dans les Saints, en eux-mêmes ou ailleurs, croient-ils en ce seul Sauveur Jésus-Christ?
R. Non: Car quoi qu’ils se vantent de l’avoir pour Sauveur, cependant ils le renient en effet, ne le reconnaissant point pour le seul Sauveur: Car il faut, ou que Jésus-Christ ne soit point un parfait Sauveur, ou que ceux qui l’embrassent comme tel, par une véritable foi, trouvent en lui tout, ce qui est nécessaire pour leur Salut.
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31. D. Pourquoi est-il appelé Christ, c’est-à-dire, Oint?
R. Parce que Dieu le Père l’a établi, et l’a oint du Saint Esprit, pour être notre Souverain Prophète et Docteur, qui nous a pleinement manifesté le Conseil secret, et toute la volonté du Père, touchant notre rédemption. Et pour être notre Souverain Sacrificateur, qui par l’unique Sacrifice de son corps, nous a racheté, et qui intercède encore continuellement pour nous auprès de Dieu son Père; Enfin, pour être notre Roi éternel, qui nous gouverne par sa Parole, et par son Esprit, et qui nous maintient et conserve le Salur qu’il nous a acquis.
32. Et vous, pourquoi vous appelez-vous Chrétien?
R. Parce que par la foi je suis membre de Jésus-Christ, et ainsi participant de son onction, pour confesser aussi son nom, pour m’offrir à lui en sacrifice vivant de reconnaissance, pour combattre pendant cette vie avec une libre et bonne conscience, contre le péché et le Diable, et pour régner enfin éternellement avec Jésus-Christ sur toutes les Créatures.
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33. D. Pourquoi Jésus-Christ est-il appelé le Fils unique de Dieu, puisque nous sommes aussi enfants de Dieu?
R. C’est, parce qu’il n’y a que Jésus-Christ, qui soit Fils de Dieu par sa nature et éternel; au lieu que nous ne sommes enfants de Dieu, qu’à cause de lui, par grâce et par adoption.
34. D. Pourquoi l’appelez-vous notre Seigneur?
R. Parce qu’il a racheté nos corps et nos âmes, et nous a délivrés du péché, et de tout le pouvoir du Diable, non point par or, ou par argent, mais par son sang précieux; et qu’ainsi il nous a acquis pour lui appartenir en propre.
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35. D. Que Croyez-vous, quand vous dites: Il a été conçu du Saint Esprit, et il est né de la Vierge Marie?
R. Que le propre Fils de Dieu, qui est vrai Dieu éternel, et qui demeure tel, a pris une vraie nature humaine, de la chair et du sang de la Vierge Marie, par l’opération du Saint Esprit, afin qu’il fût la vraie postérité de David; et semblable à ses frères, en toutes choses, excepté le péché.
36. D. Quel avantage retirons-nous de la sainte conception, et de la sainte naissance de Jésus-Christ?
R. Qu’il est notre Médiateur; et que par son innocence et sa parfaite Sainteté, il couvre mes péchés, dans lesquels j’ai été conçu, afin qu’ils ne paraissent point devant Dieu.
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37. D. Que croyez-vous, quand vous dites: Il a souffert?
R. Que pendant tout le temps, qu’il a vécu sur la terre; mais particulièrement sur la fin de sa vie, il a porté en son corps, et en son âme, le poids de la colère de Dieu contre les péchés de tout le genre humain; afin que par ses souffrances, comme par l’unique sacrifice expiatoire, capable d’apaiser la colère de Dieu, il délivrât nos corps et nos âmes de la damnation éternelle; et nous acquit la grâce de Dieu, la justice, et la vie éternelle.
38. D. Pourquoi a-t-il souffert sous le Juge Ponce Pilate?
R. Afin que lui, qui était innocent, étant condamné par un juge civil; nous affranchit du sévère jugement de Dieu, que nous ne pouvions point éviter sans cela.
39. D. Mais y-t-il quelque chose de plus, en ce qu’il a été crucifié, que s’il eût souffert un autre genre de mort?
R. Oui sans doute: Car par là je suis assuré, qu’il s’est chargé de la malédiction, à laquelle j’étais assujettis; car la mort de la croix était maudite de Dieu.
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40. D. Pourquoi a-t-il fallu, que Jésus-Christ s’abaissât jusqu’à la mort?
R. Parce que à cause de la justice et de la vérité de Dieu, il ne pouvait se faire de satisfaction pour nos péchés, que par la mort du Fils de Dieu.
41. D. Pourquoi a-t-il été enseveli?
R. Pour faire voir par là, qu’il était véritablement mort.
42. D. Mais puisque Jésus-Christ est mort pour nous, d’où vient, que nous sommes encore sujets à la mort?
R. Notre mort n’est pas une satisfaction pour nos péchés; mais un moyen pour détruire en nous le péché, et un passage à la vie éternelle.
43. D. Quel avantage retirons-nous encore du sacrifice de Jésus-Christ, et de sa mort sur la croix?
R. Que par sa vert, notre vieil homme est crucifié avec lui, qu’il meurt, et qu’il est enseveli avec lui; afin que les mauvaises convoitises de la chair ne dominent plus en nous, mais que nous nous offrions à Dieu en sacrifice de reconnaissance.
44. D. Pourquoi est-il ajouté: Il est descendu aux Enfers?
R. Afin que dans mes tentations les plus rudes, je me soutienne par cette consolation, que mon Seigneur Jésus-Christ, par les angoisses, les tourments, et les frayeurs inexprimables, dans lesquelles son mon âme fut plongée, surtout, lorsqu’il était sur la croix, m’a délivré des angoisses, et des tourments de l’Enfer.
SECTION 17
45.D. Quel avantage retirons-nous de la Résurrection de Jésus-Christ?
R. Premièrement, par sa Résurrection il a vaincu la mort, afin qu’il pût nous faire participants de la justice qu’il nous avait acquise par sa mort. De plus, par sa vertu nous ressuscitons dès maintenant, pour mener une vie nouvelle. Enfin, la Résurrection de Jésus-Christ nous est un gage assuré de notre glorieuse Résurrection.
SECTION 18
46.D. Qu’entendez-vous par ces mots: Il est monté au Ciel?
R. Que Jésus-Christ a été enlevé de la Terre au Ciel, à la vue de ses Disciples; qu’il y est pour notre bien; et qu’il y fera jusqu’à ce qu’il en revienne pour juger les vivants et les morts.
47. D. Jésus-Christ n’est-il donc pas avec nous jusqu’à la fin du monde, comme il nous l’a promis?
R. Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme, et ainsi selon sa nature humaine, il n’est plus sur la terre; mais selon sa nature Divine, sa Majesté, sa Grâce, et son Esprit, il ne s’éloigne jamais de nous.
48. D. Mais ne sépare-t-on pas les deux natures en Jésus-Christ, en disant, que sa nature humaine n’est pas présente en tout lieu, comme l’est sa nature Divine?
R. Point du tout: Car puisque sa Divinité est infinie et présente en tout lieu, il s’ensuit nécessairement, que, quoi qu’elle soit hors de la nature humaine, qu’elle a prisé à soi; elle ne laisse pas d’être aussi en elle, et de demeurer unie personnellement avec elle.
49. D. Quel fruit retirons-nous de l’Ascension de Jésus-Christ?
R. Premièrement, qu’il intercède pour nous au Ciel auprès de son Père. En second lieu, qu’en sa Personne nous avons notre chair au Ciel, comme un gage assuré, que lui, qui est notre Chef, nous élèvera à soi, nous qui sommes ses membres; Et enfin, qu’il nous envoie son Esprit pour un gage réciproque de son amour, par la Vertu duquel nous cherchons, non point ce qui est sur la Terre, mais ce qui est au Ciel, où il est lui-même, assis à la droite de Dieu.
SECTION 19
50. D. Pourquoi ajoute-t-on, Il est assis à la droite de Dieu le Père Tout-puissant?
R. Pour marquer, que Jésus-Christ est monté au Ciel, afin que de là, il se fit connaître pour le Chef de son Église Chrétienne, par lequel le Père gouverne toutes choses.
51. Quel avantage nous apporte cette gloire de notre Chef Jésus-Christ?
R. Premièrement, que par son Saint Esprit il répand ses dons célestes sur nous, qui sommes ses membres; Et ensuite, que par sa puissance il nous garde, et nous défend contre tous nos ennemis.
52. D. Quelle consolation vous apporte le retour de Jésus-Christ pour juger les vivants et les morts?
R. Que dans toutes mes misères et mes persécutions, j’attends du Ciel, à tête levée, pour Juge, celui-là même, qui s’est auparavant présenté pour moi au Jugement de Dieu, et qui a enlevé de dessus moi toute malédiction: Et qui doit précipiter tous ses ennemis et les miens, dans les peines éternelles, mais qui doit me recevoir avec tous les Élus dans les joies du Ciel, et dans la gloire éternelle.
DE DIEU LE SAINT-ESPRIT
SECTION 20
53. D. Que croyez-vous du Saint Esprit?
R. Premièrement, qu’il est le Dieu éternel, conjointement avec le Père, et le Fils: Secondement, qu’il m’est aussi donné, afin que par une vraie foi, il me fasse avoir part à Jésus-Christ, et à tous ses bienfaits, qu’il me console et qu’il demeure éternellement avec moi.
54. D. Que croyez-vous de la Sainte Église Chrétienne universelle?
R. Je crois, que le Fils de Dieu s’étant choisi de tout le Genre humain une Église, qu’il destine à la vie éternelle, il l’assemble dès le commencement du monde jusqu’à la fin, il la défend et il l’entretient par son Esprit et par sa Parole, dans l’unité de la véritable foi; et que j’en suis un membre vivant, et le serai éternellement.
55. D. Qu’entendez-vous par la Communion des Saints?
R. Premièrement, que tous les fidèles en général et chacun d’eux en particulier, en qualité de membres de Jésus-Christ, ont communion avec lui, et ont part à toutes ses richesses et à ses dons: Secondement, que chaque fidèle doit savoir, qu’il est obligé d’employer de bon coeur, et avec joie, les dons qu’il a reçus, à l’utilité, et au Salut des autres membres.
56. D. Que croyez-vous du pardon des péchés?
R. Je crois, que Dieu, à cause de la satisfaction de Jésus-Christ, ne veut plus se souvenir de mes péchés, ni même de ma corruption naturelle, contre laquelle j’ai à combattre pendant toute ma vie, mais qu’il me donne gratuitement la justice de Jésus-Christ; afin que je ne vienne jamais en jugement devant Dieu.
SECTION 22
57. D. Quelle consolation retirez-vous de l’Article de la Résurrection de la chair?
R. Que non seulement mon âme, dès qu’elle sera séparée de mon corps, sera d’abord élevée à Jésus-Christ son Chef; mais que ma chair aussi étant ressuscitée à mon âme, et rendue conforme au corps glorieux de Jésus-Christ.
58. D. Quelle consolation retirez-vous de l’Article de la vie éternelle?
R. Que comme dès à présent je sens dans mon coeur un commencement de la joie éternelle; de même après cette vie je possèderai cette parfaite félicité; que l’oeil n’a point vue, que l’oreille n’a point ouie, et qui n’est point montée au coeur de l’homme, et cela pour y louer Dieu éternellement.
SECTION 23
59. D. Mais quel avantage vous revient-il de croire toutes ces choses?
R. C’est qu’en les croyant, je suis justifié devant Dieu en Jésus-Christ; et héritier de la vie éternelle.
60. D. Comment êtes-vous justifié devant Dieu?
R. C’est seulement par une véritable foi en Jésus-Christ: Tellement, qu’encore que ma conscience m’accuse, d’avoir grièvement péché contre tous les commandements de Dieu, de n’en avoir accompli aucun, et d’être encore continuellement enclin à tout mal: cependant Dieu, sans aucun mérite de ma part, mais par un effet de sa pure grâce, me donne et m’impute la parfaite satisfaction de Jésus-Christ, sa justice, et sa sainteté; tout de même, que si je n’avais jamais péché, et qu’il n’y eût aucun défaut en moi, mais que j’eusse parfaitement rendu à Dieu cette obéissance, que Jésus-Christ lui a rendue pour moi; Pourvu que j’embrasse ces bienfaits par une véritable foi.
61. D. Pourquoi dites-vous, que vous êtes justifié seulement par la foi?
R. Ce n’est pas, que je sois agréable à Dieu par la dignité de ma foi; Mais c’est parce que la seule satisfaction de Jésus-Christ, sa justice et sa sainteté me tiennent lieu de justice devant Dieu, et que je ne saurais les embrasser, et me les appliquer autrement, que par une vraie foi.
SECTION 24
62. D. Pourquoi nos bonnes oeuvres ne peuvent-elles pas être justice devant Dieu, ou du moins en faire partie?
R. C’est, parce qu’il faut, que la justice, pour qu’elle puisse subsister devant le jugement de Dieu, soit entièrement parfaite et conforme en toutes ses parties à la Loi de Dieu: Au lieu, que même les meilleurs oeuvres, que nous faisons pendant cette vie, sont toutes imparfaites, et par là souillées de péchés.
63. D. Comment nos bonnes oeuvres ne méritent-elles rien puisque Dieu veut les récompenser, et dans cette vie et dans celle qui est à venir?
R. Cette récompense nous est donnée, non pour l’avoir méritée, mais de pure grâce.
64. D. Mais cette doctrine ne jette-t-elle pas les hommes dans la sécurité et dans l’impiété?
R. Non: car il est impossible, que ceux, qui sont entés en Jésus-Christ par une vraie foi, ne s’appliquent aux bonnes oeuvres, pour lui marquer leur reconnaissance.
DES SAINTS SACREMENTS
SECTION 25
65. D. Donc puisque c’est la foi seule, qui nous fait avoir part à Jésus-Christ, et à tous ses bienfaits, dites-moi, d’où nous vient cette foi?
R. Du Saint Esprit, qui la produit dans nos coeurs, par la prédication du Saint Évangile: et qui l’affermit par l’usage des Saints Sacrements.
66. D. Qu’est-ce que les Sacrements?
R. Ce sont des signes et des sceaux visibles et sacrés; institués de Dieu, afin que par leur usage il nous fasse mieux entendre, et nous scelle la promesse de l’Évangile, savoir, qu’en considération de l’unique sacrifice de Jésus-Christ, une seule fois offert en la croix, il nous accorde gratuitement le pardon des péchés, et la vie éternelle.
67. D. La prédication de l’Évangile, et les Sacrements ont-ils donc été institués, et destinés à cette fin, de conduire notre foi au sacrifice de Jésus-Christ, fait sur la croix, comme à l’unique fondement de notre salut?
R. Oui, assurément: Car le Saint Esprit nous apprend dans l’Évangile, et nous confirme par les Saints Sacrements, que tout notre salut est fondé sur le seul sacrifice, que Jésus-Christ a offert pour nous en la croix.
68. D. Combien de Sacrements Jésus-Christ a-t-il institué dans la nouvelle Alliance?
R. Deux, le Saint Baptême et la Sainte Cène.
DU SAINT BAPTEME
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69. D. Comment est-ce que le Baptême vous apprend et vous assure, que vous avez part à cet unique sacrifice de Jésus-Christ?
R. C’est que Jésus-Christ a établi le Baptême extérieur de l’eau, en y ajoutant cette promesse, que par la vertu de son Sang et de son Esprit, je suis lavé des impuretés de mon âme, c’est-à-dire, de tous mes péchés, aussi certainement, que je suis lavé extérieurement avec de l’eau, qui est propre à nettoyer les ordures du corps.
70. D. Qu’est-ce qu’être lavé par le Sang et par l’Esprit de Jésus-Christ?
R. C’est recevoir gratuitement de Dieu la rémission des péchés, à cause du Sang, que Jésus-Christ a répandu pour nous, dans le sacrifice, qu’il a offert à Dieu sur la croix; C’est encore être renouvelé et sanctifié par le Saint Esprit, pour devenir membre de Jésus-Christ, afin de mourir de plus en plus au péché, et de vivre d’une manière sainte et irrépréhensible.
71. D. Où est-ce que Jésus-Christ a promis, qu’il nous laverait par son Sang et par son Esprit, aussi certainement, que nous sommes lavés par l’eau du Baptême?
R. Dans l’institution du Baptême, dont voici les termes: Allez et enseignez toutes les Nations, les baptisant au Nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit; celui, qui aura cru et sera baptisé, sera sauvé, mais celui, qui n’aura point cru, sera condamné. Cette promesse est réitérée dans les passages, où l’Écriture Sainte appelle le Baptême le lavement de la régénération et la purification des péchés.
SECTION 27
72. D. Le Baptême extérieur de l’eau, est-il donc proprement, ce qui nous lave de nos péchés?
R. Non: Car il n’y a que le Sang de Jésus-Christ et le Saint Esprit, qui nous purifie de tous nos péchés.
73. D. Pourquoi donc le Saint Esprit appelle-t-il la Baptême, le lavement de notre régénération, et la purification de nos péchés?
R. Ce n’est pas sans de bonnes raisons, que Dieu s’exprime ainsi; car il veut non seulement nous apprendre par là, que, comme les ordures du corps ne se nettoient qu’avec de l’eau, de même, nos péchés sont expiés par le Sang, et par l’Esprit de Jésus-Christ; mais c’est surtout pour nous assurer par ce signe et ce gage sacré, que nous sommes aussi bien lavés spirituellement de nos péchés; que nous le sommes extérieurement par l’usage de l’eau.
74. D. Faut-il aussi baptiser les petits enfants?
R. Oui assurément: Car puisqu’ils appartiennent, aussi bien que les hommes faits, à l’alliance de Dieu et à son Église; puis aussi que la rémission des péchés par le Sang de Jésus-Christ, et le Saint Esprit, qui produit la foi, ne leur sont pas moins promis qu’aux hommes faits; ils doivent aussi être incorporés à l’Église Chrétienne, par le Baptême, qui est le signe de l’alliance, et être par là distingués des Enfants des infidèles: Comme cela se pratiquait sous l’ancienne alliance, par la Circoncision, au lieu de laquelle le Baptême a été établi sous le Nouveau Testament.
DE LA SAINTE CENE DE JESUS-CHRIST
SECTION 28
75. D. Comment est-ce que la Sainte Cène vous enseigne, et vous assure, que vous avez part à l’unique Sacrifice, que Jésus-Christ a offert sur la croix, et à tous ses biens?
R. En ce que Jésus-Christ m’a commandé, aussi bien qu’à tous les fidèles, de manger de ce pain rompu, et de boire de cette coupe, en mémoire de moi, en y ajoutant cette promesse, premièrement, que son corps a été offert et rompu sur la Croix pour moi, et son Sang répandu pour mes péchés, aussi certainement, que je vois de mes yeux, que le pain du Seigneur y est rompu pour moi, et que la coupe m’y est communiquée: Secondement, qu’il veut nourrir mon âme en vie éternelle, de son Corps crucifié et de son Sang répandu pour nous; aussi certainement, que je reçois de la main du Ministre, et que je mange et bois le pain et le vin que me sont donnés, pour être des signes certains du Corps et du Sang de Jésus-Christ.
76. D. Qu’est-ce que manger le Corps crucifié de Jésus-Christ, et boire son Sang répandu?
R. C’est non seulement embrasser avec une foi vive, toute la passion et la mort de Jésus-Christ, et par là obtenir le pardon de nos péchés et la vie éternelle; Mais c’est aussi être de plus en plus tellement unis au Corps sacré de Jésus-Christ par le Saint Esprit qui habite en lui et en nous; qu’encore qu’il soit dans le Ciel et nous sur la Terre, nous ne laissons pas néanmoins d’être chair de sa chair, et os de ses os, et d’être animés et conduits par ce seul et même Esprit, comme tous les membres d’un corps le sont par une seule et même âme.
77. D. Où est-ce que Jésus-Christ a promis de donner à ceux, qui croient en lui, son Corps à manger, et son Sang à boire, aussi certainement, qu’ils mangent de ce pain rompu, et qu’ils boivent de cette coupe?
R. Dans l’institution de la Cène, dont voici les paroles: Notre Seigneur Jésus-Christ, la nuit, qu’il fût livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit, et dit: Prenez, mangez, ceci est mon Corps, qui est rompu pour vous, faites ceci en mémoire de moi: De même après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon Sang: toutes les fois que vous en boirez, faites ceci en mémoire de moi: Ainsi toutes les fois, que vous mangerez de ce pain, et que vous boirez de cette coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusques à ce qu’il vienne. Cette promesse est aussi rapportée par Saint Paul, quand il dit: La coupe de Bénédiction, que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du Sang de Jésus-Christ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du Corps de Jésus-Christ? Car bien que nous soyons plusieurs, nous ne sommes qu’un seul pain et un seul corps, puisque nous participons tous à un même pain.
SECTION 29
78. D. Le pain et le vin sont-il donc réellement changés au corps et au sang de Jésus-Christ?
R. Non, mais comme dans le Baptême l’eau n’est pas changée au sang de Jésus-Christ, et qu’elle n’est pas le lavement même de nos péchés, n’en étant qu’un signe et un gage, établi de Dieu, de même aussi dans la Cène, le pain sacré n’est point changé au corps de Jésus-Christ, quoique suivant la nature et l’usage des Sacrements, il soit appelé le corps de Jésus-Christ.
79. D. Pourquoi donc Jésus-Christ appelle-t-il le pain son corps, et le vin son sang, ou la nouvelle alliance par son sang, et pourquoi Saint Paul appelle-t-il aussi le pain et le vin la communion du corps et du sang de Jésus-Christ?
R. Ce n’est pas sans de bonnes raisons, que Jésus-Christ s’exprime de cette manière, car il veut non seulement nous apprendre par là, que comme le pain et le vin entretiennent la vie de notre corps, de même aussi son corps crucifié et son sang répandu, sont véritablement la viande et le breuvage qui nourrissent nos âmes en vie éternelle: mais c’est surtout pour nous assurer par ces signes et ces gages visibles, que nous sommes faits participants de son corps et de son sang, par l’opération du Saint Esprit, aussi véritablement, que nous recevons par la bouche du corps, ces signes sacrés, en mémoire de lui, et que sa passion et son obéissance nous appartiennent aussi certainement, que si nous avions souffert en nos propres personnes les peines de nos péchés, et satisfait à Dieu pour eux.
SECTION 30
80. D. Quelle différence y a-t-il entre la Cène du Seigneur, et la Messe des Papistes?
R. La Cène du Seigneur nous assure, que nous obtenons entièrement le pardon de tous nos péchés, en vertu de l’unique sacrifice de Jésus-Christ, qu’il a lui-même accompli une seule fois en la croix; et aussi que nous sommes unis par le Saint Esprit à Jésus-Christ, qui, selon sa nature humaine, n’est maintenant que dans le Ciel à la droite de Dieu son Père, où il veut que nous l’adorions. Mais en la Messe, on nie, que les vivants et les morts obtiennent le pardon de leurs péchés, en vertu de la seule passion de Jésus-Christ, à moins qu’il ne soit encore tous les jours offert pour eux par les Prêtres: On y enseigne aussi, que Jésus-Christ est corporellement sous les espèces du pain et du vin, et que par conséquent il doit y être adoré. De sorte que la Messe dans le fond ne tend qu’à nier l’unité du sacrifice et de la passion de Jésus-Christ, et n’est qu’une maudite idolâtrie.
81. D. Qui sont ceux, qui doivent s’approcher de la table du Seigneur?
R. Ce sont uniquement ceux qui sont pénétrés d’un véritable déplaisir de leurs péchés; mais qui pourtant s’assurent , qu’ils leur sont pardonnés pour l’amour de Jésus-Christ, et que les infirmités, qui leur restent, sont couvertes du mérite de sa passion et de sa mort; et qui désirent de s’avancer de plus en plus dans la foi et dans la sainteté. Mais les impénitents et les hypocrites, et en général ceux, qui n’ont pas une véritable repentance, mangent et boivent leur condamnation.
82. D. Doit-on aussi admettre à la Sainte Cène ceux, qui par leurs paroles et par leurs actions font connaître, qu’ils sont incrédules et impies.
R. Point du tout: car ce serait profaner l’alliance de Dieu, et attirer sa colère sur toute l’assemblée: C’est pourquoi l’Église doit, suivant l’ordonnance de Jésus-Christ et de ses Apôtres, se servir des Clés du Royaume des Cieux, pour exclure de la Sainte Cène ceux, qui sont tels, jusqu’à ce qu’ils se repentent, et qu’ils aient changé de vie.
83. D. Qu’est-ce que les Clés du Royaume des Cieux?
R. C’est la Prédication de l’Évangile, et la discipline Ecclésiastique; Par lesquelles on ouvre le Royaume des Cieux à ceux qui croient, et on le ferme à ceux qui ne croient point.
84. D. Comment est-ce qu’on oeuvre ou ferme le Royaume des Cieux par la prédication de l’Évangile?
R. En ce que, suivant le commandement de Jésus-Christ, on déclare publiquement à tous les fidèles en général, et à chacun d’eux en particulier, que tous leurs péchés leur sont pardonnés de Dieu, par le mérite de Jésus-Christ, toutes les fois qu’ils embrassent par une véritable foi les promesses de l’Évangile: et au contraire, on déclare aux incrédules et aux hypocrites, que la colère de Dieu et la condamnation éternelle repose sur eux, aussi longtemps qu’ils persévèrent dans leurs péchés. Et c’est suivant ce témoignage de l’Évangile, que Dieu jugera les uns et les autres, dans cette vie et dans celle qui est à venir.
85. D. Comment est-ce qu’on ferme et ouvre le Royaume des Cieux par la discipline Ecclésiastique?
R. C’est lorsqu’il y a des personnes, qui, sous le nom de Chrétiens, enseignent une doctrine, ou mènent une vie, qui n’est pas Chrétienne; Si après avoir été plusieurs fois avertis fraternellement, ils ne veulent pas renoncer à leurs erreurs, ou à leur vie scandaleuse, on les défère, selon le commandement de Jésus-Christ, à l’Église, ou à ceux qu’elle a établis pour cela, et s’ils méprisent leurs exhortations, on les exclut de la communion de l’Église, en leur interdisant l’usage des Sacrements, et en leur déclarant, que Dieu lui-même les exclut du Royaume de Jésus-Christ. Que si après cela ils font paraître par des effets un sérieux amendement, on les reçoit de nouveau comme membres de Jésus-Christ et de son Église.
Troisième partie: DE LA RECONNAISSANCE
SECTION 32
86. D. Puisque nous sommes délivrés de notre misère, sans aucun mérite de notre part, et de pure grâce, par Jésus-Christ, pourquoi donc sommes-nous obligés de faire des bonnes oeuvres?
R. C’est parce que Jésus-Christ, après nous avoir rachetés par son Sang, nous renouvelle aussi par son Saint Esprit à son image, afin que nous témoignions à Dieu notre reconnaissance pour ses bienfaits, par toute notre conduite, et qu’ainsi il soit glorifié par nous. En second lieu, c’est afin que nous soyons assurés de notre foi, par les fruits qu’elle produit. Enfin, c’est afin que par l’exemple de notre bonne vie, nos prochains soient gagnés à Jésus-Christ.
87. D. Ceux donc, qui, continuant dans leur impiété, et dans leur ingratitude, ne veulent point se convertir à Dieu, ne peuvent-ils pas être sauvés?
R. Point du tout: Car l’Écriture déclare, que ni les paillards, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les abominables, ni les larrons, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs, ni d’autres semblables, n’hériteront point le Royaume de Dieu.
88. D. En combien de parties consiste la véritable repentance et la conversion de l’homme?
R. En deux parties, qui sont de mortifier le vieil homme, et de vivifier le nouveau.
89. D. Qu’est-ce que mortifier le vieil homme?
R. C’est avoir un sensible déplaisir d’avoir offensé Dieu par nos péchés; et les haïr, et les fuir de plus en plus.
90. D. Qu’est-ce que vivifier l’homme nouveau?
R. C’est ressentir une véritable joie en Dieu par Jésus-Christ, et s’appliquer sincèrement et de bon coeur, à régler toute sa conduite, selon la volonté de Dieu, en s’attachant à la pratique de toutes sortes de bonnes oeuvres.
91. D. Quelles sont les bonnes oeuvres?
R. Ce sont uniquement celles qui sont saintes par une véritable foi, selon la Loi de Dieu; et qui ne se rapportent qu’à sa gloire: Et non pas celles que nous inventons, dans la pensée, qu’elles sont bonnes, ou qui ne sont fondées que sur l’institution des hommes.
DES DIX COMMANDEMENTS DE LA LOI DE DIEU
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92. D. Quelle est la Loi de Dieu?
R. Lorsque Dieu donna sa Loi aux hommes, il prononça toutes ces paroles.
Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai tiré du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
I. Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face.
II. Tu ne feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut aux cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux sous la terre: tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point, car je suis l’Éternel ton Dieu, le Dieu fort et jaloux, qui punis l’iniquité des Pères sur les Enfants, jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fait miséricorde en mille générations à ceux qui m’aiment, et qui gardent mes commandements.
III. Tu ne prendras point le Nom de l’Éternel ton Dieu en vain; Car l’Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son Nom en vain.
IV. Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier: Tu ne travailleras six jours, et tu y feras toute ton oeuvre, mais le septième jour est le repos de l’Éternel ton Dieu, tu ne feras aucune oeuvre ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes; Car l’Éternel a fait en six jours les cieux et la terre, et la mer, et toutes les choses qui y sont, et il s’est reposé le septième jour; C’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos, et l’a sanctifié.
V. Honore ton Père et ta Mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre, que l’Éternel ton Dieu te donne.
VI. Tu ne tueras point.
VII. Tu ne paillarderas point.
VIII. Tu ne déroberas point.
IX. Tu ne diras point de faux témoignages.
X. Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain: Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui soit à ton prochain.
93. D. Comment divise-t-on ces Commandements?
R. En deux Tables; dont la première nous enseigne en quatre commandements, comment nous devons nous conduire à l’égard de Dieu: Et la seconde nous enseigne en six commandements, ce que nous devons faire à l’égard de notre prochain.
94. D. Qu’est-ce que Dieu ordonne dans le premier commandement?
R. Qu’autant que j’ai à coeur le salut de mon âme, j’évite et je me garde soigneusement de toute sorte d’idolâtrie, magie, enchantement, superstition, et invocation des Saints, ou des autres créatures: Et que j’apprenne à connaître le seul vrai Dieu, que je mette ma confiance en lui seul, que je me soumette à lui avec une profonde humilité et une entière patience, que j’attende de lui seul toutes sortes de biens; et qu’enfin je l’aime, je le craigne, et je l’honore de tout mon coeur, en sorte que je renonce plutôt à toutes les créatures, que de faire la moindre choses contre sa volonté.
95. D. Qu’est-ce que l’idolâtrie?
R. C’est se faire, ou avoir, au lieu du seul Dieu, ou conjointement avec ce seul et vrai Dieu, qui s’est fait connaître à nous dans sa parole, quelque autre chose, en quoi l’on mette sa confiance.
SECTION 35
96. D. Qu’est-ce que Dieu demande dans le second commandement?
R. Que nous ne représentions Dieu par aucune image ou figure que ce soit, et que nous ne le servions d’aucune autre manière, que de celle qu’il nous a prescrit dans sa parole.
97. D. Ne faut-il donc faire absolument aucune image ou représentation?
R. On ne doit ni on ne peut représenter Dieu en aucune manière que ce soit. Et pour ce qui est des créatures, quoi qu’il soit permis de les représenter, cependant Dieu défend d’en faire des images, ou d’en avoir, soit pour les servir, ou les honorer elles-mêmes, soit pour prétendre d’honorer Dieu par elles.
98. D. Mais ne peut-on pas souffrir des images dans les temples pour servir de livres aux ignorants?
R. Point du tout: Car nous ne devons pas prétendre être plus sages que Dieu, qui ne veut pas instruire son Église par des images muettes, mais par la prédication vivante de sa parole.
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99. D. Quel est le sens du troisième commandement?
R. Que nous ne déshonorions et ne profanions point le nom de Dieu, ni par des blasphèmes ou par des parjures, ni même par des jurements inutiles, et que nous ne nous rendions point coupables de ces crimes horribles, en nous taisant, ou en les dissimulant; En un mot, que nous n’employions jamais le sacré nom de Dieu qu’avec un profond respect, afin qu’il soit purement confessé et invoqué par nous, et qu’ainsi il soit glorifié par toutes nos paroles et nos actions.
100. D. Est-ce donc un si grand péché de déshonorer le nom de Dieu par des jurements, ou par des blasphèmes, que Dieu étend sa colère même sur ceux, qui ne s’y opposent pas, ou qui ne l’empêchent pas de tout leur pouvoir?
R. Oui, très assurément: car il n’y a point de plus grand péché, ou qui offense plus Dieu, que l’outrage qu’on fait à son saint Nom; c’est pourquoi aussi Dieu a voulu qu’on punit ce crime de mort.
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101. D. Mais ne peut-on pas aussi jurer par le Nom de Dieu, sans pécher?
R. Oui, lorsque le Magistrat le commande, que quelque nécessité l’exige, pour confirmer la fidélité et la vérité, et cela pour la gloire de Dieu et le salut du prochain: Car cette manière de jurer est fondée en la parole de Dieu; C’est pourquoi nous voyons qu’elle a été pratiquée par les Saints, sous le Vieux et sous le Nouveau Testament.
102. D. Est-il permis de jurer par les Saints, ou par quelque autre Créature?
R. Non; Car le Serment légitime est une invocation de Dieu, par laquelle on lui demande, que, comme c’est lui seul, qui connaît les coeurs, il lui plaise de rendre témoignage à la vérité, et de punir celui qui jure faussement; or c’est là un honneur qui n’appartient à aucune créature.
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103. D. Qu’est-ce que Dieu ordonne dans le quatrième commandement?
R. Premièrement, que le Ministère de l’Évangile soit constamment entretenu, de même que les Écoles: que je fréquente diligemment les saintes assemblées, surtout le jour du repos, pour écouter attentivement la parole de Dieu, participer aux Sacrements, joindre mes prières aux prières publiques, et contribuer à l’assistance des pauvres, selon mon pouvoir. Ensuite que tous les jours de ma vie je me repose de mes mauvaises oeuvres, pour n’apporter aucun obstacle à ce que le Seigneur fasse son œuvre en moi par son Saint Esprit; Et qu’ainsi je commence dès cette vie le repos éternel.
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104. D. Qu’est-ce que Dieu nous commande dans le cinquième commandement?
R. Que nous rendions à nos Pères et à nos Mères, et à tous nos Supérieurs, l’honneur, l’amour, et la fidélité que nous leur devons: que nous nous soumettions à leurs bonnes instructions et corrections, avec une obéissance convenable, et que nous supportions patiemment les défauts et les infirmités qu’ils peuvent avoir; considérant toujours, que Dieu veut se servir d’eux, pour nous conduire et pour nous gouverner.
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105. D. Qu’est-ce que Dieu demande dans le sixième commandement?
R. Que je ne nuise à mon prochain, ni par mes pensées, ni par mes paroles, ni par mes gestes, et moins encore par des actions, soit par moi-même, soit par quelque autre; que je ne le haïsse point, bien loin de le blesser, ou de le tuer, mais que je dépouille tout désir de vengeance. Il me défend aussi de me faire du mal à moi-même, ou de m’exposer sans nécessité à quelque danger. C’est pourquoi aussi Dieu, afin de prévenir le meurtre, a mis l’épée en la main du Magistrat.
106. D. Mais il semble que ce commandement ne défend que de tuer?
R. Oui, mais Dieu, en défendant le meurtre, nous montre, qu’il a en haine tout ce qui en peut être la source, comme l’envie, la haine, la colère, et le désir de vengeance, et qu’il regarde tout cela comme un meurtre caché.
107. D. Mais est-ce assez de ne pas tuer notre prochain de la manière que nous venons de le dire?
R. Non; car Dieu, nous défendant l’envie, la haine, et la colère, nous commande d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, et d’user envers lui de toute sorte de patience, de paix, de douceur, de miséricorde, et de bienveillance; de détourner et d’empêcher, de tout notre pouvoir, le mal qu’on pourrait lui faire; et même de faire du bien à nos ennemis.
SECTION 41
108. D. Quel est le sens du septième commandement?
R. Que Dieu déteste toute sorte d’impureté, et que par conséquent nous devons les haïr et les avoir en horreur, et au contraire vivre sobrement, modestement, et chastement, soit dans le saint état du Mariage, soit hors de cet état.
109. D. Dieu ne défend-il dans ce commandement que l’adultère et semblable infamies?
R. Comme notre corps et notre âme sont les temples du Saint Esprit, Dieu veut, que nous les conservions l’un et l’autre pur et saint: C’est pourquoi il nous défend toute sorte d’impureté, soit dans nos actions, dans nos gestes, dans nos paroles, soit dans nos pensées; ou dans nos désirs, et généralement tout ce qui peut nous y porter.
SECTION 42
110. D. Qu’est-ce que Dieu défend dans le huitième commandement?
R. Il défend non seulement les larcins et les rapines que le Magistrat punit; mais sous le nom de larcin, il comprend tous les desseins, et tous les mauvais moyens, dont on se sert, pour s’emparer du bien d’autrui, soit à force ouverte, ou sous apparence de justice, comme font les faux poids, le faux aunage, la fausse mesure, la marchandise falsifiée, la fausse monnaie, l’usure, ou toute autre manière d’acquérir du bien, descendu de Dieu. Il défend encore par là toute avarice, et toute prodigalité, et en général tout mauvais usage des biens que nous avons reçus de lui.
111. D. Qu’est-ce que Dieu commande ici?
R. De procurer le bien de mon prochain de tout mon pouvoir; d’agir avec lui de la même manière que je voudrais qu’on fit avec moi: et de travailler diligemment et fidèlement, afin de pouvoir aussi assister les pauvres dans leur nécessité.
SECTION 43
112. D. Qu’est-ce que Dieu défend dans le neuvième commandement?
R. Il défend le faux témoignage, la calomnie, la médisance, les injures, et les jugements téméraires; Il m’ordonne d’éviter avec soin tout mensonge et toute tromperie, comme tout autant d’oeuvres du Diable, à moins que je ne veuille m’attirer sa redoutable indignation: Il me commande encore, que, soit en jugement ou en toute autre occasion, j’aime constamment la vérité, que je la dise, et que je la confesse sincèrement, afin que je soutienne l’honneur et la réputation de mon prochain, et que je l’avance autant qu’il m’est possible.
SECTION 44
113. D. Qu’est-ce que défend le dixième commandement?
R. Qu’il ne nous vienne jamais dans le coeur le moindre désir ou la moindre pensée contraire à aucun commandement de Dieu: mais que nous ayons toujours une véritable horreur pour toute sorte de péchés, et qu’au contraire nous prenions plaisir à tout ce qui est juste et bon.
114. D. Mais ceux, qui se sont convertis à Dieu, peuvent-ils parfaitement observer ces commandements?
R. Non: Car même les plus Saints, tant qu’ils sont en cette vie, n’ont que de petits commencements de cette obéissance, mais en sorte pourtant qu’ils commencent à vivre avec une sérieuse application, selon tous les commandements de Dieu, et non pas seulement selon quelques-uns.
115. D. Pourquoi donc Dieu veut-il qu’on prêche sa Loi si exactement, et si sévèrement, s’il n’y a personne qui puisse l’observer parfaitement dans cette vie?
R. C’est premièrement, afin que pendant toute notre vie, nous reconnaissions de plus en plus, combien nous sommes naturellement enclins à faire le mal; et que cela nous porte à rechercher avec tant plus d’ardeur le pardon de nos péchés, et notre justice en Jésus-Christ: C’est aussi afin que nous travaillions avec une attention continuelle, et que nous demandions sans cesse, à Dieu la grâce de son Saint Esprit, pour être de jour en jour et de plus en plus renouvelés à son image, jusqu’à ce qu’au sortir de cette vie, nous ayons le bonheur de parvenir à la perfection, qui nous est proposée.
DE LA PRIERE
SECTION 45
116. D. Pourquoi la Prière est-elle nécessaire aux Chrétiens?
R. Parce qu’elle fait la principale partie de la reconnaissance, que Dieu exige de nous: Et que d’autre coté, Dieu n’accorde sa grâce et son Saint Esprit, qu’à ceux, qui les demandent par des soupirs sincères et continuels, et qui lui en rendent grâces.
117. D. Quelles sont les choses nécessaires à la prière, afin qu’elle soit agréable à Dieu, et qu’il veuille l’exaucer?
R. C’est premièrement, de nous adresser de bon coeur, au seul et vrai Dieu, qui s’est fait connaître à nous par sa parole, pour lui demander toutes les choses qu’il veut que nous lui demandions. C’est encore de nous humilier profondément devant sa Souveraine Majesté, par un vif sentiment de nos besoins et de notre misère. Enfin, d’être très persuadés, que, nonobstant notre indignité, il nous exaucera certainement, pour l’amour de Jésus-Christ, comme il nous l’a promis dans sa parole.
118. D. Qu’est-ce que Dieu veut que nous lui demandions?
R. Tout ce qui nous est nécessaire pour le corps et pour l’âme, et que notre Seigneur Jésus-Christ a renfermé dans la prière, qu’il nous a lui-même enseignée.
119. D. Quelle est cette Prière?
R. Notre Père, qui es au Cieux, Ton Nom soit sanctifié: Ton règne vienne: Ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel; Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien: Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés: Et ne nous induis pas en tentation, mais délivre nous du malin. Car c’est à toi, qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, dans tous les siècles, Amen.
SECTION 46
120. D. Pourquoi Jésus-Christ nous commande-t-il d’appeler Dieu Notre Père?
R. C’est pour exciter en nous, dès le commencement même de notre prière, un respect convenable à des enfants, et une ferme confiance en Dieu, laquelle doit être le fondement de notre prière; persuadés, que Dieu est devenu notre Père par Jésus-Christ et qu’il nous refuse beaucoup moins ce que nous lui demandons avec une véritable foi, que nos Pères ne nous refusent les choses terriennes.
121. D. Pourquoi ajoute-t-on, Qui es aux Cieux?
R. Afin que nous ne pensions rien de bas ni de terrien de la Souveraine Majesté de Dieu; et que nous attendions de sa Toute-Puissance, tout ce qui nous est nécessaire pour le corps et pour l’âme.
122. D. Quelle est la première demande?
R. Ton Nom soit sanctifié: C’est-à-dire, fais-nous la grâce premièrement de bien te connaître, de te louer, de publier et de célébrer ta toute-puissance, ta sagesse, ta bonté, ta justice, ta miséricorde, et ta vérité, qui brillent dans toutes tes oeuvres. Donne-nous aussi de régler tellement nos pensées, nos paroles et nos actions, en un mot, toute notre conduite, que ton saint Nom ne soit pas déshonoré à cause de nous, mais que plutôt il soit loué et glorifié.
SECTION 48
123. D. Quelle est la seconde demande?
R. Ton règne vienne: C’est-à-dire, conduis-nous tellement par ta parole et par ton Esprit, que nous nous soumettions de plus en plus à toi: conserve et augmente ton Église; Détruis les oeuvres du Diable, et toutes Puissances qui s’élèvent contre ta Majesté; renverse tous les complots qu’on forme contre ta parole, jusqu’à ce qu’enfin tu règnes pleinement et parfaitement, lorsque tu feras tout en tous.
SECTION 49
124. D. Quelle est la troisième demande?
R. Ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel; C’est-à-dire; Fais-nous la grâce à nous et à tous les autres hommes, de renoncer à notre propre volonté, et de nous soumettre promptement et sans murmure à la tienne, qui seule est bonne et sainte: Et qu’ainsi chacun dans sa vocation s’acquitte de son devoir, avec la même promptitude et la même fidélité, que les Anges le sont dans le Ciel.
SECTION 50
125. D. Quelle est la quatrième demande?
R. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien; C’est-à-dire, Veuille nous pourvoir de tout ce qui nous est nécessaire pour le corps; afin que nous reconnaissions par là, que tu es la seule source de tout bien, et que ni nos soins, ni notre travail, ni même tes dons, ne nous sauraient profiter sans ta bénédiction: et qu’ainsi nous détournions notre confiance de toutes les créatures, pour ne la mettre qu’en toi.
SECTION 51
126. D. Quelle est la cinquième demande?
R. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; C’est-à-dire; Ne nous impute point à nous pauvres pécheurs, aucun des péchés que nous avons commis, non plus que cette corruption, qui est encore en nous; mais veuille-nous les pardonner, à cause du sang de Jésus-Christ, comme aussi nous sentons dans nos coeurs ce témoignage de ta grâce, que nous sommes constamment disposés à pardonner de bon coeur à notre prochain.
SECTION 52
127. D. Quelle est la sixième demande?
R. Ne nous induis pas en tentation, mais délivre nous de malin; C’est-à-dire; Puisque de nous-mêmes nous sommes si faibles, que nous ne saurions subsister un moment; et que de plus Satan, le monde et notre propre chair, qui sont nos ennemis mortels, nous font la guerre sans relâche; veuille, ô Dieu, nous soutenir, et nous fortifier par la vertu de ton Saint Esprit, afin que nous ne succombions pas dans ce combat spirituel, mais que nous leur résistions toujours courageusement, jusqu’à ce qu’enfin nous remportions une entière victoire.
128. D. Quelle est la Conclusion de cette Prière?
R. Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance, et la gloire dans tous les siècles; C’est-à-dire; Nous te demandons toutes ces choses, parce que étant notre Roi, et étant tout-puissant, tu veux et tu peux nous les accorder; et c’est afin que toute la gloire en revienne, non point à nous, mais à ton saint Nom.
129. D. Que signifie le mot Amen?
R. Il signifie, cela est vrai et assuré; en effet, il est beaucoup plus sûr, que ma Prière est exaucée de Dieu, qu’il ne l’est, que je sens dans mon coeur le désir que j’en ai.
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